Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

L’avion
suivi de De mes yeux la prunelle

ISBN : 2-84705-025-6
13x21 cm, 64 p., 11 €
Ouvrage publié avec le concours de Centre national du livre
Monologue pour un homme, Monologue pour une femme

2006

Portée par le mouvement, imagée et violente, l’écriture de Jean Cagnard s’ancre dans une réalité du monde qui nous transperce. Ici, c’est la puissance du sentiment amoureux qui domine.

Dans L’avion, l’homme est haletant, lancé comme un cri sur la trace de son amour, il s’envole dans un monologue hanté et flamboyant.

De mes yeux la prunelle part d’un constat — « Ce sont les femmes qui font les enfants, qui en ont le secret, tandis que les hommes, de simples détonateurs, doivent se contenter de gouverner le monde. Le poids des magies n’est pas discutable. » — pour dérouler, en écho à l’obésité du monde, une gestation de soixante-trois mois au terme de laquelle la femme qui parle trouvera le moyen extraordinaire — et si simple — de la délivrance.

Extraits de presse

Trois pièces de Jean Cagnard viennent d’être publiées. L’occasion de découvrir ce dramaturge-poète qui « s’envole » en écrivant.

L’Avion est un magnifique cri d’amour d’un homme pour une femme qui est partie. Il la cherche par tous les pores de la langue, du coup la langue en trébuche de trop de manque, elle « navirage ». L’homme nous décrit la femme pour essayer de mieux la retrouver. Il n’arrête pas de nous décliner cette question : « L’as-tu vue ? Une femme avec un avion près d’elle qui attend ? » Avec suffisamment d’humour et d’invention pour que le texte ne tombe jamais dans le pathos.

De mes yeux la prunelle est un texte très surprenant, fantastique. 1057 roses furent nécessaires à son écriture selon son auteur. Un premier temps raconte la rencontre amoureuse avec La Personne. Un deuxième temps débute par « Un jour, ce sera un mercredi, nous aurons un enfant ». Seulement « le ventre » fait des siennes, les mois passent et l’enfant ne naît pas. Ainsi « au vingt-cinquième mois, on sonne à la porte. Mon ventre est là, entre deux flics, menottes aux poignets ». C’est au quarantième mois que le ventre disparaît sans laisser d’adresse. Un troisième temps voit le ciel se remplir de têtes d’enfants. De mes yeux la prunelle est à la fois une parole très intime avec un rapport au monde oppressant et pourtant tendre. L’auteur pose avec légèreté cette question grave : « Quel sera l’enfant du monde finalement ? »

[Laurence Cazaux, Le Matricule des Anges, n°79, janvier 2007]


« C’est une œuvre magnifique que nous donne à entendre Catherine Vasseur, et c’est une actrice magnifique que nous donne à voir Jean Cagnard, dans De mes yeux la prunelle (...)

Un texte surprenant et absurde, puisqu’il raconte une grossesse de plus de cinq ans. La faute à trop d’amour, sans doute. Celui que la femme éprouve envers son compagnon, tout d’abord : “Je vis avec La Personne. Je l’aime” sont ses premiers mots, alors qu’elle épluche des légumes. Et celui qu’elle porte à son enfant à naître, tellement puissant qu’elle ne peut le laisser quitter son ventre, pendant ces soixante-trois mois. Car dehors, tout n’est que violence, injustice, cruauté.

[Clairisabelle Vauconsant, La Gazette de Nîmes, 11-17 décembre 2008]


A propos de la création de De mes yeux la prunelle

« En quelques minutes, la langue pétrie d’absurde et de surprises de Jean Cagnard monte comme un soufflet. Et on sait qu’il ne risque pas de tomber, servi avec générosité par sa complice et compagne comédienne Catherine Vasseur. La compagnie gardoise 1057 Roses est un grand chef derrière ses fourneaux quand il s’agit de remuer les consciences, de faire rire de l’énormité du monde actuel. Guerres, précarité, enfants martyrs, pouvoir de l’argent, les mots sont crus pour faire passer la sauce amère de nos temps modernes.

(...) Au centre de cette scénographie surréaliste, joliment éclairée par Nanouk Marty, Catherine Vasseur est une magnifique figure de femme ne parvenant pas à mettre son enfant au monde cruel. »

[M. Pl., Midi Libre, 5 décembre 2008]

Vie du texte

L’Avion est une commande et une création de Bernard Beuvelot, directeur du Théâtre du Jarnisy, en 2003.

Lecture publique de De mes yeux la prunelle à la médiathèque de Saint-Herblain, en octobre 2006.

Lecture-mise en espace de De mes yeux la prunelle au Théâtre L’L à Bruxelles, lors du festival "Enfin seul", en octobre 2006.

Lecture publique de De mes yeux la prunelle à ANETH, à Paris, en novembre 2006.

Création de De mes yeux la prunelle par la compagnie des 1057 roses, dans une mise en scène de l’auteur, avec Catherine Vasseur :
— Théâtre de Bligny (91), le 14 et 15 novembre 2008 ;
— Théâtre du Périscope à Nîmes, du 4 au 6 décembre 2008.

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