Éditions Espaces 34

Théâtre du XVIIIe siècle

Essais et pièces rendant compte de la grande variété de formes du théâtre du XVIIIe siècle

Perrault en scène
transpositions théâtrales de contes merveilleux
1697-1800

    (Ouvrage collectif), Martial Poirson

ISBN : 2-84705-047-7
EAN : 9782847050479

15x23cm, 336 p., 22 €

Ouvrage publié avec le soutien du Centre national du livre et de l’UMR-LIRE du CNRS, Grenoble

2009

Sous la direction de Martial Poirson, maître de conférences à l’université de Grenoble et membre de l’UMR LIRE du CNRS. Ses travaux portent principalement sur l’histoire du théâtre (XVII-XVIIIe siècles) et notamment sur les implications historiques, esthétiques et politiques de l’exploitation du merveilleux et de l’enchantement dans le spectacle vivant de l’âge classique aux Lumières.

Avec les contributions de :
-Angela Braito, Université Stendhal-Grenoble III, UMR LIRE du CNRS ;
-Jeanne-Marie Hostiou, Maisons française d’Oxford, Université Paris III-Sorbonne Nouvelle ;
-Judith Le Blanc, Université Paris X-Nanterre, Fondation Thiers ;
-Jean-Charles Léon, Centre de Musique Baroque de Versailles ;
-Benjamin Pintiaux, Ecole de danse de l’Opéra de Paris ;
Jean-Yves Vialleton, Université Stendhal-Grenoble III.

CET OUVRAGE COMPREND QUATRE PIECES.

— Cendrillon, opéra-comique en vaudeville mêlé d’ariettes d’Anseaume et La Ruette, représenté à la Foire Saint-Germain en 1759 ;

— Le Petit Poucet, proverbe dramatique de Carmontelle, représenté sur les théâtres de société à partir de 1769 ;

— Le Chat botté, ballet-pantomime de Jean-François Mussot, dit Arnoult, et Papavoine, représenté au Théâtre de l’Ambigu-Comique en 1770, puis repris sur le théâtre de Cour de Choisy en 1772 ;

— Raoul Barbe bleue, opéra-comique de Sedaine et Grétry, représenté à la Comédie-Italienne en 1789.


La vogue des adaptations des Histoires ou Contes du temps passé de Charles Perrault, plus connues sous le titre Les Contes de ma mère l’Oye, publiées au début de l’année 1697, est sans égale dans le théâtre français à enchantement tout au long du XVIIIe siècle. Ces textes, qui deviennent très vite le modèle du genre littéraire du conte merveilleux, fournissent en effet matière à de très nombreuses transpositions dramatiques, lyriques et chorégraphiques sur l’ensemble des scènes théâtrales, depuis les théâtres forains dont l’Opéra-Comique, la Comédie-Italienne, les théâtres des Boulevards, qui s’en sont fait une spécialité, jusqu’aux théâtres de société et dans une moindre mesure, la Comédie-Française.
Au gré des citations, emprunts, adaptations, réécritures et détournements des contes-sources se constitue ainsi une poétique du conte merveilleux dramatique qui a partie liée avec l’essor considérable des pratiques scéniques de mise en scène et avec le goût croissant du public pour les spectacles féériques qui ne se démentira pas au siècle suivant.

La présente édition vise à la fois, par sa préface et ses annexes, à faire le point sur l’ensemble des adaptations connues des dix contes dramatiques du recueil de Perault, depuis 1967 jusqu’à 1800, mais aussi à proposer un choix de textes considérés comme représentatifs des enjeux esthétiques et idéologiques de telles transpositions scéniques : Cendrillon, opéra-comique en vaudeville mêlé d’ariettes d’Anseaume et La Ruette, représenté à la Foire Saint-Germain en 1759 ; Le Petit Poucet, proverbe dramatique de Carmontelle, représenté sur les théâtres de société à partir de 1769 ; Le Chat botté, ballet-pantomime de Jean-François Mussot, dit Arnoult, et Papavoine, représenté au Théâtre de l’Ambigu-Comique en 1770, puis repris sur le théâtre de Cour de Choisy en 1772 ; Raoul Barbe bleue, opéra-comique de Sedaine et Grétry, représenté à la Comédie-Italienne en 1789.

Ce volume s’adresse ainsi à la fois aux enseignants, à différents niveaux d’études, et aux artistes, metteurs en scène et comédiens désireux de puiser, dans les oubliés du répertoire dramatique, des formes aisément exploitables et directement accessibles pour le public contemporain.


Sommaire

Préface de Martial Poirson

Les contes de Perrault et le théâtre fabuleux au XVIIIe siècle, de Jean-Yves Vialleton

Du texte à la représentation : le paradoxe de l’opéra-comique dans la seconde moitié du XVIIIè siècle, de Jean-Charles Léon

Cendrillon, opéra-comique, de Louis Anseaume (1759) (Foire Saint-Germain)

 Notice de Jeanne-Marie Hostiou, Judith Le Blanc, et Jean-Charles Léon

 Texte

 Source musicale Jean-Charles Léon

 Musique

Le Petit Poucet, comédie-proverbe, de Louis Carrogis, dit Carmontelle (1768-1769) (théâtre de société)

 Notice de Angela Braito et Martial Poirson

 Texte

Le Chat botté, pantomime, de Jean-françois Mussot, d’Arnould (1770) (t de l’Ambigu comique)

 Notice de Angela Braito, Benjamin Pintiaux, et Martial Poirson

 Texte

Raoul Barbe Bleue, opéra-comique, de Michel-Jean Sedaine (1789) (th italien)

 Notice de Jean-Yves Vialleton

 Texte

Annnexes

 Inventaire des adaptations dramatiques des contes de Perrault au XVIIIè siècle (1697-1800) Martial Poirson

 Tableaux comparatifs entre les contes-sources de Perrault et leurs transpositions dramatiques


Extraits de presse

« Riche et passionnant volume [qui] témoigne de l’intérêt porté depuis une vingtaine d’années au genre littéraire du conte de fées, né au tournant du XVIIe siècle et épanoui au XVIIIe. »
[Eric Negrel, Romanische Forschungen, n°122, 2010]

Ce volume « constitue une édition critique tout à fait précieuse, non seulement pour l’établissement des textes mais aussi pour la richesse des notices et des annexes, avec un inventaire des pièces tirées des contes de Perrault, et des abrégés des contes et des réécritures aisés à exploiter pour les futures recherches sur la technique et la poétique de l’adaptation dramatique à cette époque.

La dense introduction de Martial Poirson vaut d’abord comme brillante synthèse des recherches actuelles sur le conte de fées et le conte oriental ; il révèle également l’indiscutable prépondérance de Perrault dans le champ des réécritures scéniques de la seconde moitié du siècle et en signale les enjeux idéologiques et esthétiques relatifs à l’ironisation du merveilleux et à la subversion joueuse d’une matière reçue comme conservatrice par le 18e siècle, en dépit de son affichage « moderne » à l’époque de son entrée dans la littérature.

(…) Outre cette préface, on tire grand profit de la notice de J.-Ch. Léon consacrée au genre de l’opéra-comique et au phénomène de l’édition des partitions musicales au 18e siècle : la Cendrillon d’Anseaume et La Ruette est ici accompagnée de la partition et d’une notice sur ses sources.
La notice du Petit Poucet (A. Braito et M. Poirson), outre la fine interprétation qu’elle présente du « moralisme sensible » de la pièce, livre par surcroît une petite monographie sur Carmontelle et le proverbe dramatique.
La dense notice consacrée au Chat botté (A. Braito, M. Poirson, B. Pinitaux) présente efficacement le genre de la pantomime et propose une réflexion sur la représentation des animaux à la scène.
Quant à celle de J.-Y. Vialleton sur Barbe-Bleue, elle dégage une intertextualité médiévale à l’œuvre en surimpression du conte de Perrault et propose une lecture « politique » suggestive d’une pièce mal reçue et mal jugée par les contemporains.

On recommande vivement la lecture de ce bel ouvrage qui vaut autant pour la neuve matière éditée que pour l’originalité de ses approches critiques. »
[Jean-François Perrin, Revue XVIIIè siècle, n°43, 2011]

« Ce volume collectif opère un très éclairant retour aux sources, en proposant une édition critique de quatre adaptations théâtrales ou réécritures – certaines en musique – produites au XVIIIe siècle, de contes en prose du célèbre conteur, qui fut de tous le plus adapté au théâtre au XVIIIe siècle.

Cette édition illustrée vise un public diversifié de spécialistes de l’histoire du théâtre, enseignants (du collège à l’université), metteurs en scène et comédiens.

Editées dans une orthographe modernisée (sauf nécessité rythmique et métrique) à partir d’éditions de référence, assorties de leur musique le cas échéant, ces pièces ont été choisies suivant deux critères : leur représentativité et la variété des lieux de représentation concurrents (des théâtres officiels aux théâtres de société, en passant par la Foire et le boulevard).

Richement annotées, les pièces sont préfacées par leurs éditeurs, soucieux de fournir en premier lieu des mises au point très documentées sur la carrière des auteurs et l’histoire des formes adoptées.

Les analyses des transformations imposées aux contes-sources veillent ensuite à mettre en avant les principaux traits esthétiques et parfois idéologiques de chacune des réécritures. Le volume s’achève sur deux annexes proposant sous forme de clairs tableaux l’inventaire aussi complet que possible des adaptations dramatiques des contes de Perrault au XVIIIe siècle (titres, auteurs, scènes et lieux, descriptifs), puis la comparaison entre les contes-sources et leurs transpositions dramatiques présentées dans le volume.

(…) Au bout du compte, le lecteur de cet essai aura compris comment la relation du spectateur avec l’espace scénique et la représentation musicale se sont transformées au cours du XVIIIe siècle. »
[Anne Defrance, Revue d’histoire du théâtre, n° 2011-4, octobre-décembre 2011]

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