Éditions Espaces 34

Théâtre traduction

Après diverses traductions liées à des mises en scène, création d’une collection "Théâtre contemporain en traduction" avec la Maison Antoine Vitez-Centre international de la traduction théâtrale

Grabataire, suivi de Misterman

ISBN : 2-84705-043-4
EAN : 9782847050431
13x21cm, 72 p., 11,50 €
Ouvrage publié avec le soutien du Centre national du livre, de la Région Languedoc-Roussillon dans le cadre d’un partenariat avec la Maison Antoine Vitez

2008

Collection Théâtre contemporain en traduction

Grabataire, traduit de l’anglais (Irlande)
par Vincent Hugon

Un père et sa fille poliomyélitique occupent chacun l’extrémité d’un petit lit, pris entre quatre parois de placoplâtre, dans une pièce exiguë. Le père raconte son ascension du statut de simple manutentionnaire à celui de marchand de meuble, mais aussi sa chute, tandis que la fille tente de combler les silences.

Les monologues du père et de la fille alternent, se télescopent, dévoilant graduellement l’enchaînement de faits qui les a conduits dans cette pièce, ce lit. Ils s’efforcent de tenir à distance le silence qui pèse sur eux et alimente leur claustrophobie jusqu’à ce que, finalement s’établisse, à défaut d’une véritable communication, une certaine forme de compréhension, préalable au pardon des fautes passées.

Grabataire est une pièce haletante, oppressée et oppressante. La respiration du texte se fait par phrases hachées, comme si les personnages hyperventilaient sous le coup de la panique, sans cesse au bord de la suffocation. Loin de parler d’un même souffle, le père et la fille donnent plutôt l’impression de partager un même système respiratoire, ce qui empêche l’autre de s’exprimer dès lors que l’un parle, mais rend son intervention nécessaire sitôt que le silence se fait comme pour éviter l’asphyxie.

Misterman, traduit de l’anglais (Irlande)
par Jean-Marc Lanteri

Un homme, Thomas, vit dans une ville, Inisfree, ou une ville, Inisfree, vit dans un homme, Thomas. Le héros entretient avec sa mère une relation d’osmose malsaine, endossant à l’occasion l’identité d’un père prestigieux et autoritaire. Il vit par ailleurs avec une jeune fille, Edel, une relation sans espoir.

Au gré d’une dérive à la fois ludique et psychotique, Thomas tente de prêcher la doctrine du Christ à ses concitoyens. Mais, moqué d’eux, il met le feu à toute cette bourgade rétive. Le prophète en herbe, ou plutôt apprenti-sorcier, en arrive alors à commettre tous les actes du démon, en une trajectoire hélas fort courante...

Et l’on s’interroge. Tout cela n’est-il qu’un jeu infantile et macabre, meurtres compris, orchestré par une sorte d’enfant attardé ?
Trimbalant un magnétophone qui l’apparente un peu au Krapp de Beckett, suscitant une myriade de personnages pittoresques, Thomas fait surgir d’un délire de vieil adolescent frustré ou arriéré, toute une ville imaginaire, de sorte que ce qui se joue, sur la scène irlandaise d’Inishfree, comme dans toutes les pièces de cet auteur original et visionnaire, c’est la puissance et la démesure de la fiction...

Extraits de presse

« En lisant Enda Walsh, il est difficile de ne pas penser à Samuel Beckett et à ses univers dramatiques, clos, percés de petites fenêtres inaccessibles et peuplé d’êtres empêchés d’une façon ou d’une autre, enfermés dans leurs obsessions, accrochés à des voix enregistrées.
Malgré un univers plus réaliste dans les pièces de Walsh, où trouvent place la rue, le quartier, les servitudes du monde moderne, qu’elles soient sociales ou idéologiques, c’est bien, à l’instar de son illustre prédécesseur, une vision dégradée de l’humanité qui nous est ici proposée. »
[Anne Pellois, Centre national du livre, 2008]

Critique complète

Le texte à l’étranger

Misterman a été créé le 26 avril 1999 à Cork, au Granary Theatre, par la compagnie Corcadora, dans une mise en scène de Pat Kierman, avec Enda Walsh dans le rôle de Thomas.

Bedbound (Grabataire) a été créée au New Theatre, lors du festival de Dublin, en 2000 dans une mise en scène de l’auteur, avec Liam Carney, Norma Sheahan.

Vie du texte

Grabataire a fait l’objet d’une lecture en français au festival d’Avignon en juillet 2004.

Dans le cadre du festival l’Europe des Théâtres, Lecture de Grabataire au Centre culturel irlandais, dirigée par Anna Dewaele (Théâtre de l’Intranquille) avec Mélina Ferné et Guillaume Maison, le 27 juin 2011.

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