Éditions Espaces 34

Théâtre contemporain

Textes d’aujourd’hui pour le théâtre. Ces publications sont régulièrement soutenues par la Région Languedoc-Roussillon, et depuis 2003 par la SACD.

Neverland

ISBN : 978-2-84705-148-3
EAN : 9782847051483

13x21cm, 56 p., 13 €

dramaturgie chorale, 6 personnages, choeur
Publié avec le soutien du Centre national du livre

2017

Neverland s’apparente à une rêverie, une traversée fantasmatique autour de la figure mythique de Michael Jackson.

La pièce, construite comme un kaléidoscope, est centrée sur la relation entre deux jeunes adolescents, Jimmy et Mikaël, relation ambiguë qui flirte entre la réalité des faits et leur basculement dans l’imaginaire. Autour d’eux, évoluent de nombreux « sosies », doubles –enfants ou adultes – fascinés par le chanteur icône tandis qu’une voix vient régulièrement analyser, dans un langage scientifique drôlatique, qui fut Michael.

L’ombre paternelle et l’enfance meurtrie hantent également ce texte.

David Léon aborde ici la question de l’abus sur les enfants (déjà présente dans Un Batman dans ta tête ou Sauver la peau) et celle du corps comme lieu de la souffrance, de la tendresse et de l’amour, de l’exhibition et de l’offrande, de la quête de soi. Racisme, troubles de l’identité, sexualité traversent aussi la pièce qui peut être entendue comme un requiem profane et funk.

Distinctions

Pièce lauréate de l’aide à la création du Centre National du Théâtre


Sélectionné par Entr’Actes, octobre 2016.

Extraits de presse

« Le personnage de la psychosociologue dans la dernière pièce de David Léon, Neverland, dit de Mikaël (avatar de Michael Jackson) qu’il est une « figure mythique absolument ». Celui qui fut appelé « The king of the pop » est sans conteste une figure de légende, une star de Walk Fame, un incroyable artiste interplanétaire, un homme-enfant, un fils maltraité, un noir devenu blanc, un homme mis en accusation pour pédophilie, un défunt par overdose médicamenteuse. Le maître du ranch de Neverland, royaume de l’éternelle enfance, celle des zoos et des parcs d’attraction, pays de Peter Pan. (…)

David Léon lui, l’écrit, le fragmente, dans le souffle d’une langue presque continue, à travers les voix de ceux qui l’approchent mais ne parviennent jamais à le saisir tout entier : le père noir, Joshua ; ses divers sosies enfants et adultes ; Jimmy, ami ou amant, et celle qui prétend expliquer scientifiquement qui il est. Mikaël quant à lui prend la parole mais dans la douleur, sa douleur.

Le texte est semblable à un tissu patchwork où sont cousus ensemble Faulkner, Cornac McCarthy et la Bible et l’auteur. Le texte est une suite de petits morceaux de paroles séparés par trois points ou une barre (celle qui encadre le discours psychiatrique). Il y a quelque chose de l’ordre du baroque foisonnant dans l’écriture de David Léon, de l’impossible lecture rectiligne de la trajectoire du héros. (…)

Ce qui irrigue la pièce de David Léon, c’est le lien du père au fils et du fils au père, selon les lois du sang et celles de l’imaginaire fantasmé. Deux pères naturels manipulateurs et intéressés par l’argent : Joshua et le père de Jimmy qui empoche des millions de dollars en échange de la fin de ses poursuites judiciaires contre Mikaël. (…)

Toute la pièce se tisse entre ce que nous savons de la vie du chanteur et de ce qu’en dit le poème dramatique, ses étoiles fulgurantes. Et la mort enfin de Mikaël malgré les massages cardiaques et Jimmy abandonné. Mais Mikaël/Michael ne saurait être anéanti, figure christique de l’Amour, dieu égyptien embaumé et gospel réitéré : Let my people go. »

[Marie Du Crest, La Cause littéraire, mai 2017]


« Neverland échancre une histoire, au fil d’une narration rhapsodique, qui n’a de cesse de coudre et de découdre le temps et de tisser une sorte de bio-fiction légendaire autour de Mickaël Jackson. (…)

La force de l’écriture de David Léon, c’est que la violence, quelle qu’elle soit, est toujours évoquée avec douceur, et l’on sent toujours de la fureur, s’écouler paisiblement dans les veines des paroles.

L’autre force de cette œuvre, comme dans ses autres livres, c’est que l’auteur utilise un dispositif de voix parfois monologiques et quelquefois même une voix monodique, comme dans Un jour, nous serons humains, grand poème dramatique à la torpeur infinie.

Neverland est une œuvre qui disparaît quand on la lit tant l’écriture nous propose davantage une introspection individuelle que la traversée d’un simple récit.

Le lyrisme démesuré et expirant de l’œuvre nous offre un regard, qui sous des atours compatissants dans la relation d’amour entre Jimmy, personnage de jeune adolescent et Mickaël, évoque en réalité avec cruauté ces abus criminels. C’est par une obédience poétique que David Léon questionne la pédophilie en montrant sans équivoque les mécanismes de manipulations psychologiques qu’elle induit entre la victime et son agresseur. (…)

[Raphaël Baptiste, La gazette des festivals, 5 juillet 2017]


« une errance, étrange et embrumée, un voyage fantasmagorique aux confins de la violence, avec en point d’orgue la figure mythique de Michael Jackson et tout ce qu’elle comporte de mystère.

Un récit exigeant à la dramaturgie éclatée, un texte lourd d’horreurs cachées oscillant entre rêve et réalité comme pour mieux aborder des thématiques insupportables. (…)

Il y a toujours chez David Leon un travail soigné autour du langage, « Neverland » ne déroge pas à cette règle opposant dans la construction du récit plusieurs formes d’oralité. « 

[Audrey Jean, Théâtres.com, 23 août 2017]


« Sous forme de rêves épars, David Léon parle de la figure mythique de Michael Jackson et traite la question de l’abus sexuel durant l’enfance. Il aborde le thème du corps qui souffre, du corps qui se donne et qui subit.

L’image paternelle est présente tout au long de la pièce, comme une ombre qu’on aime, qu’on idolâtre et qu’on craint.

L’auteur remonte de la mort à l’enfance. Entre réel et imaginaire, les personnages de Jimmy et de Mikaël, avatar du célèbre chanteur, révèlent toute la psychologie du fantasmé, de l’adoration et de l’identification. »

[L’Avant-scène Théâtre, n°1458, 15 février 2019]


« Dans un autre registre, on note la présence de David Léon, qui suit un beau chemin : il vit dans l’Hérault, travaille comme éducateur pour malades psychotiques et écrit des textes fins, sur des gens à la lisière.

Dans Neverland, il parle d’enfants fascinés par Michael Jackson et, plus généralement, d’enfants abusés.

Neverland fait partie de ’Warm up’, un pan du programme du Printemps des Comédiens »

[Le Monde, 22 mars 2019]


« La pièce fait entendre, en plusieurs voix, la relation qu’entretint Michaël Jackson avec son enfance et avec les enfants. Une relation déficiente et abîmée, marquée par l’abus.

Neverland, de David Léon, publié en 2017 par les éditions Espaces 34, est une représentation de l’idolâtrie et du magnétisme que suscita Michaël Jackson, notamment auprès de certains enfants et de leurs parents. (…)

La pièce se caractérise heureusement par une plurivocité – l’auteur multipliant les regards et les discours sur les causes et les manifestations de l’horreur –, une profondeur anthropologique et psychologique (et même politique par le biais d’une réflexion sur la condition des Noirs aux États-Unis), qui en font un véritable objet dramatique. D’autant que l’auteur, donnant à sa pièce une dimension également religieuse, figure également l’orgueil babélien et le caractère quasi-messianique de l’idole. (…)

De façon originale et convaincante, Neverland, qui est aussi une pièce consacrée à la musique et à la danse de Michaël Jackson, décèle dans certains des gestes chorégraphiques de la star la trace de cette obsédante sexualisation (…)

Avançant dans l’âge, Michaël Jackson refusa de plus en plus énergiquement, de plus en plus follement, l’âge et le temps, leur finitude. Sa grande entreprise fut d’échapper à toute identité reçue, à toute condition : en cessant d’être noir, en devenant un être androgyne et finalement une créature de la science et de la médecine dans leurs délires déjà transhumanistes. Au fond, son entreprise prométhéenne visait à le faire naître de nouveau, autrement, sans les conditionnements dont il avait hérité, sans les atteintes et les outrages du temps.

Si Neverland est le pays imaginaire de Peter Pan, le Neverland de Michaël Jakson est en réalité un non-lieu, un pays impossible. »

[Frédéric Dieu, Profession spectacle, 13 mai 2019]


« Une mise en voix sobre suffit à porter le texte dont la force réside dans les effets de réminiscences et d’affliction. Et par l’ajout d’un subtil jeu de rôles, hésitant entre les faces enfantines et adultes d’un même personnage, la présence au plateau offre une partition prometteuses aux acteurs de ce Neverland mystérieux ; »

[G.P., La Gazette de Montpellier, 31 mai 2019]


« Trois micros sur le devant de la scène, comme pour un concert. Sue la côté, avec sa guitare, Patrice Soletti.

C’est la mise en scène qu’a choisie David Léon pour son texte Neverland présenté en chantier dans le cadre du Warm Up du Printemps de comédies.

Et c’est là que l’on comprend le drame : Michael est maltraité par son père, lequel ressent toujours les douleurs de l’esclavage.

Le spectacle se termine par le negro-spiritual Let my people go chanté par tous les comédiens. Et c’est bouleversant. »

[Ghislaine Arbat-Laffont, La Gazette de Montpellier, n°1620, du 4 au 10 juillet 2019]

Vie du texte

Mise en voix à Théâtre Ouvert, par Blandine Savetier, avec les comédiens de Ier Acte, en mai 2016.


Lecture de l’auteur à l’Espace analytique, Paris 7e, le 18 mars 2017.


Lecture par les élèves du lycée Rodilhan au Théâtre du Périscope, Nîmes, le 26 avril 2017.


Lecture par les élèves du Conservatoire à rayonnement régional de Tours, avril 2017.


Lecture par l’auteur, Comédie du Livre, Montpellier, le 20 mai 2017.


Lecture par l’auteur lors du Festival d’Avignon, Théâtre Artéphile, le 19 juillet 2017.


Lecture performance lors du Festival Bruits Blancs à Anis Gras (Arcueil) où sont proposées des rencontres/performances entre compositeurs / musiciens et auteurs, le 25 novembre 2017.


Lecture performance lors du Festival FIMM[+] Urgences organisé par le Théâtre le Vent des signes (Toulouse), avec David Léon et Emile Sacré, le 3 décembre 2017.


Mise en voix, dirigée par l’auteur, avec Guillaume Costanza, Eric Colonge, Ferdinand Fortes, Stéphanie Marc, Aurélien Miclot, Frédéric Munoz, Olga Mouak, Léopold Pélagie et une création musicale de Patrice Soletti, Théâtre Jacques Cœur, Lattes, le 3 février 2018


Lecture-performance par David Léon avec la musicienne Nadia Ratsimandresy, lors du Festival Mixité à Carcassonne, le 8 septembre 2018.


Dans le cadre du Festival Alerte Rouge Jeunesse Théâtrale à Montpellier, mise en voix orchestrée par David Léon, compostion musicale Patrice Soletti, avec Éric Colonge, Tanguy Lemaitre, Aurélien Miclot, Harrison Mpaya, Léopold Pélagie, le 24 février 2019.


Création dans le cadre du Printemps des comédiens 2019 par David Léon, avec Éric Colonge, Tanguy Lemaitre, Aurélien Miclot, Harrison Mpaya, Léopold Pélagie, et création musicale de Patrice Soletti, les 28 et 29 juin 2019.

Radio Clapas - Emission PVC sur 93.5 Montpellier

1 heure d’émission à écouter en podcast dont le principe est :

« Autour des auteurs publiés par les éditions Espaces 34, les étudiants de l’ENSAD de Montpellier travaillent leur voix, leur diction, le sens des textes. Une fabrique de l’art du comédien à entendre, entrecoupée par la parole des auteurs, de leur éditrice Sabine Chevallier, et de la dramaturge Marie Reverdy. Le texte se déploie également le temps d’une lecture faite par l’auteur, par les étudiants de l’ENSAD, ou par Béla Czuppon, comédien et metteur en scène, La Baignoire-Montpellier. »

http://www.radioclapas.fr/portfolio/plateau-virtuel-club/

1re diffusion vendredi 3 novembre 2017, émission 1
https://www.youtube.com/watch?v=0ArLb-HgJTo

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