Éditions Espaces 34

Théâtre traduction

Après diverses traductions liées à des mises en scène, création d’une collection "Théâtre contemporain en traduction" avec la Maison Antoine Vitez-Centre international de la traduction théâtrale

The Dark Master

ISBN : 978-2-84705-283-1
EAN : 9782847052831
13x21cm, 104 p., 14 €

5 hommes, 1 femme
Publié avec le partenariat de la Fondation du Japon, dans le cadre de JAPONISMES 2018

2023

Un jeune randonneur entre dans un modeste restaurant d’Osaka.

Le propriétaire, aussi excentrique qu’asocial, lui propose de prendre sa place en tant que chef : il lui suffira de suivre ses indications par une oreillette et de servir les clients dans la salle tandis que lui, le chef, restera à l’étage, reclus, voyant sans être vu.

Les clients reviennent dont des habitués et un riche entrepreneur chinois à l’affût de bonnes affaires.

Se mettent ainsi en place incidemment des relations de domination et de manipulation – mais aussi de transmission. Au-delà, Kurô Tanino dénonce aussi une société d’hypersurveillance, rongée par la corruption.

Extrait de presse

« Une fable culinaire donc et envoûtante où se joue une étonnante histoire de manipulation et d’émancipation. (…)

Le protagoniste de la pièce y entre comme par hasard et va s’y installer durablement. Paumé et emprunté, ce jeune homme n’est pas du coin. Il débarque de Tokyo avec son grand sac sur le dos. Il n’a pas de travail et parcourt le pays sans but précis.

Il va faire une rencontre aussi étonnante que déterminante, celle d’un cuisinier, maître de l’omelette au riz – la meilleur du Japon –, un homme complexe, taciturne, peu avenant, las et désabusé qui lui impose de prendre sa place en guidant ses gestes au moyen d’une oreillette.

Le spectateur qui en possède une aussi entend les instructions souvent bougonnes du patron comme s’il était dans la tête du personnage, objet servile à l’observation voyeuriste de l’hôte reclus, mais promis à une importante transformation.

Homme de théâtre complet et ancien psychologue, Kurô Tanino veut ainsi entrer dans les âmes, les abysses, de l’être, révéler ses inquiétudes, ses aspirations, ses névroses, ses désirs.

Aussi invraisemblable que paraît son canevas inspiré d’un court manga de Haruki Izumi, la pièce ménage des moments de pure beauté, de drôlerie, d’émotion, de délicatesse et d’intensité.

Son personnage, très bien campé, est absolument attachant jusque dans ses maladresses et sa perte de contrôle. Amusé par l’idée, anxieux à la tâche, il s’exécute sans broncher et vit une initiation à la fois fascinante et dérangeante. (…)

Kurô Tanino parle aussi de la violence des mutations de son pays symbolisés par la construction d’un énorme bâtiment détenu par un promoteur chinois. La disparition de la culture et la dépossession du patrimoine sont des thèmes qui le préoccupent et qu’il exploite dans plusieurs de ses spectacles.

Tanino est un conteur qui fait culminer profondeur humaine et sociale, étrangeté et réalité. Son théâtre stimule aussi bien les sens que l’esprit. »

[Christophe Candoni, Scèneweb, septembre 2018]


« Kurô Tanino réussit à nous transporter sur scène en un clin d’œil ! Tout y est ! Le décor, les odeurs, les matières, l’atmosphère…

Cette auberge bien modeste, voire crasseuse, qui semble d’ailleurs de prime abord fermée, est devenue le décor parfait pour ce huis-clos des plus perturbants et des plus envoûtants…

Le duo époustouflant de réalisme tenus par le propriétaire et ce marcheur de passage fraîchement débarqué de Tôkyô, transmet à la fois une impression de gêne et de complicité. Comme si la confiance mutuelle s’était installée comme par magie.

À travers l’élève qui souhaite faire aussi bien que son Maître, Tanino fait intervenir des clients bien spécifiques qui dénoncent brillamment et subtilement la dépossession du patrimoine japonais, mais aussi ce rapport hiérarchique entre les êtres qui semble inéluctable et pourtant vain à l’élévation des Hommes.

Tanino est véritablement un virtuose dans l’art de rendre extraordinaires les situations les plus communes. Il parvient à s’infiltrer dans l’esprit de ses personnages et nous présente toujours des personnalités inoubliables.

On s’immisce alors dans leurs pensées, leurs secrets, leurs rêves, leurs aspirations, leurs hontes… La manipulation exercée dans cette pièce est totalement représentative du monde qui est le nôtre et du fonctionnement inhérent à notre société.

Cette pièce est un véritable bijou d’émotions. On passe par toutes les sensations possibles.

Ce huis-clos est bien plus qu’une pièce de théâtre, c’est une expérience exceptionnelle de lecture ! »

[Virginie, Lire et sortir, 6 juillet 2023]


« Après m’être délectée de : Avidya, l’auberge de l’obscurité, je n’avais qu’une hâte, découvrir une nouvelle œuvre de Kurô Tanino !

Quel talent bon sang ! C’est tout bonnement incroyable… Il réussit à nous transporter sur scène en un clin d’œil ! Tout y est ! le décor, les odeurs, les matières, l’atmosphère…

Cette auberge bien modeste, voire crasseuse, qui semble d’ailleurs de prime abord fermée, est devenue le décor parfait pour ce huis-clos des plus perturbants et des plus envoûtants… le duo époustouflant de réalisme tenus par le propriétaire et ce marcheur de passage fraîchement débarqué de Tôkyô, transmet à la fois une impression de gêne et de complicité. Comme si la confiance mutuelle s’était installée comme par magie.

À travers l’élève qui souhaite faire aussi bien que son Maître, Tanino fait intervenir des clients bien spécifiques qui dénoncent brillamment et subtilement la dépossession du patrimoine japonais, mais aussi ce rapport hiérarchique entre les êtres qui semble inéluctable et pourtant vain à l’élévation des Hommes.

Tanino est véritablement un virtuose dans l’art de rendre extraordinaires les situations les plus communes. Il parvient à s’infiltrer dans l’esprit de ses personnages et nous présente toujours des personnalités inoubliables. On s’immisce alors dans leurs pensées, leurs secrets, leurs rêves, leurs aspirations, leurs hontes… La manipulation exercée dans cette pièce est totalement représentative du monde qui est le nôtre et du fonctionnement inhérent à notre société.

Cette pièce est un véritable bijou d’émotions. On passe par toutes les sensations possibles. Ce huis-clos est bien plus qu’une pièce de théâtre, c’est une expérience exceptionnelle de lecture ! Une fois le livre refermé, je peux vous dire que vous resterez pourtant encore un sacré bout de temps dans cette auberge… »

[Babelio, 29 juillet 2023]


« Ce qui frappe dans cette pièce, c’est d’abord la coïncidence de son dispositif et de son propos. L’auteur, en effet, stipule que chaque spectateur sera équipé d’une oreillette et que les plats et recettes dont il est question, seront réalisés pour de vrai, dans un souci de diffuser leur odeur dans la salle.

L’un des deux personnages principaux (le jeune) se verra lui aussi muni de gré ou de force par le patron du restaurant d’un tel appareil. Le patron en son absence sur le plateau (le rez-de chaussée du restaurant) dictera, à la manière d’un souffleur de théâtre ou d’une régie de télévision, les gestes que le nouvel arrivant devra effectuer ainsi que les propos qu’il devra tenir face à la clientèle constituée d’hommes et de femmes, d’un humoriste, d’un Chinois.

La cuisine a sans doute quelque chose à dire sur le pouvoir. Les recettes sont linguistiquement impératives et supposent une répartition des actions entre le Chef, le Master, et ses exécutants. Elle suppose que le dire se fasse immédiatement faire.

Il y a peut-être là à considérer enfin la matière dramatique comme une théâtralité particulière fonctionnant comme celle qui met en relation le metteur en scène et ses comédiens, qui jouent selon ses propositions, ses commandements parfois. (…)

C’est tout le lieu en fait, qui est sous le contrôle des camé¬ras, des écrans, à la manière de la société actuelle. D’ailleurs à un moment, un écran dévoile des images de surveillance provenant du monde entier. (…)

Mais en vérité, le personnage du patron, qui finira par s’effacer, fait de son remplaçant, un prisonnier. »

[Marie du Crest, Le littéraire.com, 4 août 2023]


« Singulier et troublant, The Dark Master m’a entraîné dans les rêves inachevés de mon adolescence. Riche de didascalies précises et originales, cette pièce se déroule sous nos yeux à sa simple lecture.

Un texte à la fois simple et profond, comme on en entend chez Beckett, vernaculaire et fantastique comme on en lit chez Murakami.

Il nous enferme dans un petit restaurant qui ressemble à la petite cuisine où s’élaborent nos songes comme nos souvenirs : passé, présent et futur s’y entremêlent pour ne plus faire qu’un. »

[Babelio, 15 octobre 2023]


« La pièce est très drôle, mais le rire n’est pas la seule émotion qu’elle provoque. Le comique fleurte avec un côté un peu malsain qui semble prendre progressivement le pas. (…) Cela crée également un effet de suspens. Vers quoi vont évoluer ces différentes situations de plus en plus rocambolesques ? La fin est excellente.

En bref, Kutô Tanino nous fait passer par toutes les émotions, tout en maintenant l’humour jusqu’à la fin. »

[Babelio, 7 novembre 2023]


« Ce patron est un personnage irascible, grognon et autoritaire.

À cet ours déterminé, le petit jeune homme qui se cherche encore n’a pas grand-chose à opposer. Sa vie est un peu vide, et ce vide va être rapidement rempli !

Petit à petit, on apprend que le patron a mis en place un ingénieux système de caméras et de communication par oreillette qui lui permet de faire du jeune un cuisinier adroit et accueillant. Bien sûr, cette idée saugrenue et autoritaire provoque des protestations, mais on ne discute pas avec un tel homme ; on obéit.

Et comme le dispositif s’avère gratifiant, on finit par être heureux des compliments et fier de ses réussites. C’est un peu raide, comme enseignement, mais ça marche.

Cela donne lieu à des scènes très comiques et à des moments savoureux de tendresse bourrue. (…)

Parabole de la transmission, cette pièce demande une grande virtuosité (…)

Après « Avidya, l’Auberge de l’Obscurité » (précédemment chroniquée) voilà à nouveau, une œuvre d’une grande originalité. »

[Nicole Fack, TheatreActu, 27 mars 2024]

Vie du texte

Création en japonais surtitré dans une mise en scène de l’auteur au Festival d’automne de Paris, T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National, en 2018.

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