Éditions Espaces 34

Théâtre traduction

Après diverses traductions liées à des mises en scène, création d’une collection "Théâtre contemporain en traduction" avec la Maison Antoine Vitez-Centre international de la traduction théâtrale

Le Goret

ISBN : 978-2-84705-097-4
EAN : 9782847050974

13x21cm, 120 p., 15 €
35 personnages.
La pièce a été créée en Irlande avec deux comédiens, en Belgique avec six comédiens, en France avec un comédien et plusieurs manipulateurs plateau (objets, accessoires).

Ouvrage publié avec le soutien de la Maison Antoine Vitez - Centre international de la traduction théâtrale et du Centre national du livre

2012

Collection Théâtre contemporain en traduction
traduit de l’anglais (Irlande) par Séverine Magois

Dans un petit village d’Irlande du Nord, au début des années 60, Frank, surnommé P’tit Goret, est un jeune garçon en colère, à la fois farouche et féroce, ébranlé par une vie familiale disloquée et un entourage hostile.

Aujourd’hui enfermé dans ce qui pourrait être un asile, Frank, devenu adulte, nous restitue son histoire par bribes, en l’incarnant à travers tous ceux qui, à un moment ou un autre de son passé, se sont dressés sur sa route et ont participé à sa perte. Des voix qui ne cessent de le hanter.

« McCabe sait nous raconter cette terrible et sinistre histoire sans jamais tomber dans le mélodrame. Par la forme dramaturgique qu’il a choisie et le rythme de la pièce, il ne nous laisse pas le temps de nous appesantir sur des jugements et des sentiments. On est pris dans un vertige d’émotions brutes, entraînés dans le même funeste tourbillon que le personnage.

Et surtout, l’auteur ne tombe jamais dans l’écueil d’un manichéisme facile. La pièce oscille toujours entre la pitié et la terreur, entre la compassion et l’effroi… et nous sommes pris en permanence dans cette dialectique de la fascination et de la répulsion. Car Frank est à la fois un monstre, un assassin, et un être infiniment fragile et attachant, un enfant en mal d’amour et à l’innocence bafouée dont les appels au secours déchirants et torturés ne seront entendus de personne. »
Séverine Magois

Frank Pig Says Hello est publié chez Methuen en 1998. La pièce a été créée en 1992 au Festival de Dublin et a fait l’objet de plusieurs mises en scène.

Extraits de presse

« Avec Le Goret (Frank Pig Says Hello), une pièce écrite par l’Irlandais Parick McCabe, à partir de son roman le plus célèbre, The Butcher Boy, Johanny Bert confirme ses talents d’inventeur exigeant dont on voit le point de vue se construire sur le plateau dans ses différentes strates esthétiques.

Au début, on retient son souffle. L’exercice de l’acteur-qui-fait-l’enfant est toujours périlleux et on se demande où nous emmène ce récit tout en clairs-obscurs, aux phrases courtes, saccadées, qui font faire des galipettes au présent, au passé, au futur.

Mais, assez vite, la magie opère et le comédien déroule cette histoire d’un enfant, ballotté entre une mère dépressive jusqu’au suicide et un père alcoolique, et qui se constitue dans la solitude et la dépréciation. Échecs en famille, à l’école, avec les copains, passage par la prison, pétages de plombs…

(…) Julien Bonnet est en réalité faussement seul. Sur le plateau, trois manipulateurs d’objets, de masques et de pantins fabriquent tout autour un monde métaphorique. Sans un mot et dans une densité de présence extrême, ils amènent qui un fauteuil (monté sur échasses pour atteindre la hauteur du podium), qui une trompette, qui la silhouette du père ou de la mère, ou un visage comme une prothèse humaine, des formes surprenantes et expressives conçues par Judith Dubois et superbement servies par les jeux de lumière et de vidéo. »

[Marina Da Silva, L’Humanité, 26 novembre 2012]


« La première image du Goret est un plateau incliné à presque 90° sur lequel un homme est tranquillement assis, comme si tout allait bien. Pourtant tout déraille, à commencer par lui, interné. Durant 1h30, Franck, surnommé P’tit Goret par les habitants de son village irlandais, discute, s’énerve, étreint son entourage - souvent aussi patraque que lui.

Au plateau, Julien Bonnet incarne ce féroce désordre intérieur avec une dextérité peu commune. Le metteur en scène, Johanny Bert, qui avait réussi à susciter de l’émotion avec un spectacle à base de bouts de papier, Post-it, nourrit pour sa part son spectacle d’une inventivité et d’une tendresse folles. Et s’il y a ici moins de marionnettes que dans son Opéra du dragon, il offre à son acteur des têtes de mousse d’apparence humaine pour l’accompagner dans son monologue.

Tout est finement travaillé, répété avec un respect total pour le texte, l’équipe et les spectateurs. Un magnifique théâtre accidenté et réconfortant, qui transfigure les difficultés inhérentes à cette pièce écrite par Patrick McCabe à partir de son célèbre roman The Butcher Boy. »

[Nadja Pobel, Le Petit Bulletin, n°690, 23 novembre 2012]


« Franck adulte se souvient de son enfance de P’tit Goret. Tout au long de la pièce, il va dialoguer avec son double enfant. Les trente-deux scènes sont autant de souvenirs épars qui restent gravés, comme si les pensées tournaient en boucle.
La narration n’est pas linéaire. Nous sommes dans la tête d’un homme dont les souvenirs tournent autour de ce qui l’a amené au meurtre et à la prison en passant par la case folie.

Malgré un tel sujet, l’auteur ne tombe jamais dans le mélodrame. Les scènes sont extrêmement rythmées, avec un humour grinçant et un côté enfantin. P’tit Goret a en effet des joies et des colères enfantines et immenses.

La pièce est scandée par des « toc toc » frappés aux portes que P’tit Goret passe son temps à vouloir ouvrir. La pièce égrène aussi des « tic tac » du temps qui passe et conduit inéluctablement au meurtre. Elle est ponctuée par des rires, des « ha ha », comme si tout cela n’était qu’une bonne blague. Et P’tit Goret de préciser que non, ce n’est pas drôle.
P’tit Goret se débat avec sa famille.

(…) Alors P’tit Goret s’accroche à son amitié avec Joe et rêve de couchers de soleil et de ciels orange. »

[Laurence Cazaux, Le Matricule des Anges, n° 138, nov.-déc. 2012]


« Et c’est dans son corps, avec son corps, que sa vie fracassée s’exprime. Le texte mêle les époques, le vrai et le faux, au gré d’une pensée associative, errante.

Devenu lui-même sa propre marionnette qu’il manipule, faisant sortir de sa bouche plusieurs voix, celle de Joe, celle de M’man, celle de P’pa, celle de Frank hier et celle de Frank aujourd’hui, Julien Bonnet déploie un éventail exceptionnel de talents. La scène, par exemple, où il fait dialoguer ses pieds, chaussés l’un d’une pantoufle, l’autre d’un escarpin à talon aiguille est époustouflante. »

[Trina Mounier, Les Trois coups, 24 novembre 2012]


« Pièce d’une remarquable intensité »

[Mouvement, long entretien de Johanny Bert et Elise Ternat, 15 novembre 2012]


« … le spectacle emporte l’enthousiasme

… l’extraordinaire et malicieux Julien Bonnet

Le spectateur comprend assez vite la lecture fort pertinente de Johanny Bert de ce texte ravageur, violent, très anglo-saxon, à la fois critique sociale, chronique noire des bas fonds névrotiques de l’âme humaine. »

[…491, février 2013]


« Bien que la lecture du Goret déclenche le rire, l’auteur parvient à créer une tension au fur et à mesure des mésaventures du P’tit Goret.

Si rien n’est clairement dit, tout est suggéré. Nous sommes transportés à chaque nouvelle étape de sa perte comme dans un rêve.

Le charme du Goret réside dans le jeu des répliques qui s’installe entre Franck adulte et P’tit Goret enfant : l’intérêt du genre autobiographique prend ici toute sa force.

Une pièce touchante qui fait hésiter le lecteur entre indignation et compassion. »

[L’avant-scène Théâtre, n°1346, juillet 2013]

Vie du texte

Création pour la première fois en France au Fracas-Centre Dramatique National de Montluçon/Auvergne dans une conception et mise en scène de Johanny Bert assisté de Thomas Gornet, avec Julien Bonnet (interprétation), Morgan Romagny, Jean Jacques Mielczarek, Stéphanie Manchon (manipulation sonores et techniques), du 12 au 17 octobre 2012.

Tournée de création 2012-2013
— Yzeure Espace, 23 octobre
— Théâtre de Cournon d’Auvergne, 27 octobre
— Théâtre des Célestins, Lyon, du 20 novembre au samedi 1er décembre
— Nouveau Théâtre de Besançon-CDN de Besançon et de Franche-Comté, du 5 au 7 décembre
— La Comédie de Valence-CDN Drôme Ardèche, du 18 au 21 février
— Scène nationale de Dieppe, 9 avril
— Biennale internationale des arts de la marionnette, Maison des Métallos, Paris, du 15 au 18 mai.

Tournée de création 2013-2014
— Festival mondial des Théâtres de marionnettes, Charleville-Mézieres (08), 25 et 26 septembre
— Espace culturel La Buire, L’Horme (42), 5 et 6 décembre.

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