Institut collégial européen

Fondé à Royaumont par Gilbert Gadoffre dans l’immédiat après-guerre, l’Institut Collégial Européen a ensuite partagé ses activités entre Versailles, Loches en Touraine et différents hauts-lieux d’Europe. Reconnu d’utilité publique en 1957, il se consacra dès l’origine « à l’étude prospective des problèmes d’adaptation de la culture traditionnelle aux données de l’Europe contemporaine ».

Estimant qu’un tel travail « ne se fait pas en chambre ni par voie administrative », Gilbert Gadoffre a souhaité ressusciter l’esprit du collège de Coqueret en l’adaptant aux exigences de son temps. Les colloques de l’Institut donnèrent ainsi l’image d’une « fête de l’intelligence qui cesse un moment d’être arme d’agression pour devenir véhicule d’un état de grâce collectif, c’est sans doute un peu cela l’humanisme » (Le Monde, 20 septembre 1958). De très nombreux intellectuels, universitaires et écrivains y participèrent : Jean Starobinski, Roger Caillois, Nathalie Sarraute, Yves Bonnefoy, Emmanuel Le Roy Ladurie, Marc Fumaroli ou Michael Edwards.

Cet embryon d’université européenne fut complété dès 1969 par la création du Séminaire interdisciplinaire du Collège de France, sous la direction d’André Lichnerowicz, François Perroux et Gilbert Gadoffre.

Après la disparition de ce dernier, en 1995, l’Institut Collégial européen a continué de fonctionner à Royaumont et à la Sorbonne, sous la direction de Robert Ellrodt et de Pierre Brunel.

Aujourd’hui encore, le dialogue des cultures et l’interdisciplinarité y œuvrent à cette quête d’un humanisme pour notre temps.