Éditions Espaces 34

Théâtre traduction

Après diverses traductions liées à des mises en scène, création d’une collection "Théâtre contemporain en traduction" avec la Maison Antoine Vitez-Centre international de la traduction théâtrale

Lumières blanches intermittentes

ISBN : 978-2-84705-284-8
EAN : 9782847052848
13x21cm, 80 p., 15 €
Publié avec le soutien de la Maison Antoine Vitez

2022

Lumières blanches intermittentes est un recueil de trois œuvres liées par le thème récurrent de la route, du voyage, du cheminement.

Le titre fait référence aux voitures qui passent, aux phares aveuglants parfois, mais aussi à l’incertitude. Comme s’il y avait une lumière pour nous guider, mais pas franche, susceptible de s’éteindre ou d’éblouir.

La première pièce, 502, est une succession de scènes désertiques, dépeuplées : routes, précipices, montagnes, ou simplement le brouillard, un espace imprécis et indéfini.

Le personnage principal ne sait ni d’où il vient ni où il va, mais sait qu’il s’en va.

La seconde, B, débute également sur la route et met en scène la solitude de celui qui va d’un côté ou de l’autre. Le texte est un mouvement perpétuel où se croisent plusieurs personnages.

La dernière, Le jour où elle m’a dit qu’elle avait tué le chien j’ai pris la voiture, plus courte, est là encore focalisée sur la route, trajectoire d’un homme et de son chien vers un final délirant.

Quoique fonctionnant de façon autonome, les trois textes partagent un même langage, où s’entremêlent dramaturgie et poésie, suscitant une atmosphère étrange et prégnante.

Extraits de presse

« De la disparition des choses et des êtres »

« Giuliana Kiersz incarne l’une des figures mon¬tantes de la jeune génération : elle est née en 1991, à Buenos Aires. Elle fait partie de ces jeunes dramaturges retenus par le Royal Court à Londres qui sou¬tient leur travail respectif aux côtés d’ailleurs d’artistes du Pérou, du Chili et d’Uruguay. (…)

Les trois textes sont organisés à la fois comme des matériaux littéraires indépendants l’un de l’autre selon un ordre chronologique qui va du plus récent au plus ancien.

Les formes d’écriture respectives vont du dialogue dramatique autour de figures de l’échange (Elle, L’Autre, l’Homme) pour 502 insérées dans des fragments avec des titres poéiques, à un monologue — récit construit selon neuf étapes : le temps qui passe, le fil des saisons, l’entrée en jeu de personnages, les itinéraires pour B, jusqu’à la brièveté du pur récit à la première personne du jour où elle a dit qu’elle avait tué le chien j’ai pris la voiture.

Cependant, le recueil réunit une même poétique : celle d’un « road movie » argentin, d’une traversée des plaines. Les routes sont l’image prépondérante, la trajectoire suivie des êtres ou celle que l’on cherche en v.

Les voix des personnages vont, en vérité, vers leur effacement. La disparition des choses et des êtres semble un achèvement à la fois métaphysique et textuel.

Dans 502, il s’agit de jeter les meubles à la mer. Dans B, l’oiseau disparaît avec la pluie et les dernières phrases du der¬nier texte à leur tour disent : Au loin il me semble voir disparaître le soleil. Il me semble. Il me semble entendre meugler la vache sur laquelle je suis monté avant de disparaître de ce monde.

La poésie ainsi épuise le langage. »

[Marie Du Crest, Le Litteraire.com, 11 novembre 2022


« Giuliana Kiersz s’inscrit quant à elle dans l’écriture littéraire de la route. (…)

La route crée son propre univers, celui de la circulation, du passage, des stations-essence, de la conduite nocturne, des paysages de montagnes, de mer ou de pacages. La solitude du conducteur ou de la marcheuse, qui tisse les récits qui sont la matrice essentielle des trois textes se frotte à d’autres êtres.

502 se présente encore sous une forme dialogique avec des définitions d’entrées de paroles : quelqu’un du passé, l’homme, elle, l’autre. En revanche, dans les autres textes, il s’agit d’une narration à la première personne. (…)

A aucun moment, l’auteure ne choisit un parti pris totalement naturaliste même si certaines réalités propres à l’Argentine transparaissent comme les nourriture, la musique, une mention unique de Buenos Aires. Il s’agit bien plutôt de fonder un espace mental et poétique sans repères précis.

Les titres sans déterminants dans 502 mettent en avant la nature et ses climats (brouillard, précipices, montagnes, feuilles, pierres, pluie, soleil, îles, feu, mer, neige, nuages). Les saisons se succèdent dans B.

Giuliana Kiersz achève ces itinéraires, ces errances en échappant à toute issue rationnelle. Le fantastique devient l’exutoire de ces voyages autant intérieurs que géographiques. (…)

Etrangeté du monde d’un théâtre aux confins de lui-même. »

[Marie Du Crest, Le Litteraire.com, 17 mars 2024]

Le texte à l’étranger

Le recueil est publié sous le titre Luces blancas intermitentes chez Rara Avis Editorial, Buenos Aires, Argentine, 2018 .


B

Mise en scène et interprétation d’Isabel Toledo, Théâtre Casa de la Paz, Université Autonome Métropolitaine, México, Mexique, 2017.


Mise en scène de Nicolás Lodigiani, avec Telma CrisantiI, Club Cultural Matienzo, Buenos Aires, Argentine, 2017.


Mise en scène de Giuliana Kiersz et Ben Osborn, avec Giuliana Kiersz, Área 51, Xalapa, Mexique, 2019.


502 et Le jour où elle a dit qu’elle avait tué le chien j’ai pris la voiture

Lecture de Tejiendo Redes, Casa de Cultura, Université Autonome Métropolitaine, México, Mexique, 2019.

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