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Mougel, Magali

Lichen

avril 2023

jeudi 20 avril 2023

Tandis que des habitations se vident, des travaux de démolition/reconstruction sont en cours afin de réhabiliter un ilot urbain.

Mais un homme résiste. Il ne veut pas abandonner sa maison, ses pigeons, ce lieu où il a grandi, s’obstinant hors de raisons.

Avec lui, vit sa fille à qui il enseigne de ne pas se résigner. Elle-même, confrontée à la brutalité des autres enfants de son école, fait le récit d’une douceur rude entre son père et elle, une solidarité.

Une pièce sur le déracinement forcé pour l’utopie d’un monde meilleur, l’arrachement sans retour à un lieu qui forge un être, l’agonie d’un homme.

Extrait 1

Papa tourne en rond comme un lion en cage. Il va de la porte de la cuisine à la table de la cuisine. Il allume une cigarette, la fume, puis l’éteint. Papa tourne en rond et tu le regardes faire un ballet de désolation alors que ta tartine en main plonge puis ressort de ton bol pour, au fur et à mesure, disparaître dans ta bouche. Il y a depuis ce matin une fuite au plafond. De l’eau qui s’infiltre. De l’eau qui fraye son chemin entre les briques. De l’eau qui a réussi à entrer et qui tombe, goutte à goutte, dans un bol à côté de ton bol. Demi-tour, Papa s’arrête net devant la fenêtre. « Les chênes », dit-il. Les chênes ont grandi. Ou ils ont attrapé plus de feuilles. Ou quelque chose a changé. Cette nuit. Ça a été vite. Cette nuit. Quelque chose a bougé. « Il y a plus de chênes qu’hier », il dit. « Ces arbres, c’est du chiendent », il dit. « Si on les laisse faire, ils vont tout recouvrir. Tout faire disparaître. Engloutir. Et transformer irrémédiablement le paysage. Modifier irrévocablement le paysage. Gommer tout ça, pour toujours. Il faudrait les abattre, ces arbres. » Tu penses à ce qu’il y a au-dessus de la terre. Tu penses à ce qu’il pourrait y avoir sous terre. Tu poses la question. Il n’y a rien en dessous. Il n’y a plus rien. C’est sec. « Je sors. », il dit. Il ouvre la fenêtre. Jette la cigarette. « Il n’y a plus rien depuis longtemps. S’il y avait encore une possibilité de quoi que ce soit venant de sous la terre ça se saurait. » Tu le laisses sortir. Par la fenêtre de la cuisine, il y a la vue sur les sortes de montagnes. Noires. Comme un volcan. Cerclées par un semblant de forêt. Une petite forêt. Qui abrite comme elle peut, quoi, des lapins ? Il y a ça, un peu d’arbres et des lapins, de la caillasse et dessous rien, le sec ? Tu regardes par la fenêtre. Sur le rebord, depuis quelques jours, il y a une petite tache sur la peinture. Une petite tache grise. « Dépêche-toi de finir ton petit déjeuner », dit-il.

Et maman est-ce qu’elle dort encore, elle ?


Extrait 2, plus loin

C’EST BEAU ET C’EST NOTRE HISTOIRE. Voilà ce qui s’écrit à ce moment sur les murs. « C’est ici ? Je me gare ici ? », elle demande. « Oui », tu réponds. « Vous pouvez me laisser là », tu réponds. « Je vais me débrouiller », tu réponds. « C’est ici ? » C’EST BEAU ET C’EST NOTRE HISTOIRE, partout tagué en lettres nobles sur les murs de tôle. « C’est ici, oui. Dans cette rue. Oui. Derrière. » Elle semble interloquée. Non ? Tu ouvres la portière de la voiture stationnée en plein milieu de la rue et des travaux, face à ces murs trop bavards qui cachent l’accès de l’entrée de ta rue. « Attends », elle dit. « Attends je cherche une place, je me stationne », elle dit. « Remonte », elle dit. Tu t’exécutes. Cette façon d’être une bonne élève. Tu remontes dans la voiture. C’EST BEAU ET C’EST NOTRE HISTOIRE. « C’est quoi ces fresques ? Partout sur les murs de la rue », demande-t-elle. C’EST BEAU ET C’EST NOTRE HISTOIRE. Tu ne réponds rien. Tu regardes les fresques défiler sur la rue en travaux. « Je tourne ici ? » C’EST BEAU ET C’EST NOTRE HISTOIRE. Elle s’engouffre dans la cité. Et elle ne dit plus rien. C’est beau et c’est notre histoire. « C’est là », tu dis. « Tu habites là ? A l’intérieur de la cité ? », elle demande. « C’est là, arrêtez-vous là, je descends », tu dis. Tu ouvres la portière, la voiture n’est pas encore bien arrêtée. Tu descends et cours vers la porte comme une furie. Papa est déjà sur le pas de la porte. « Y a un problème ? », il dit. « Je me suis fait mal », « Elle s’est fait mal », « Je suis tombée », « Elle s’est fait frapper », « Qui dit la vérité ? », « Est-ce que je peux entrer ? », « Merci de l’avoir ramenée », « Vous devriez aller chez le médecin », « Ça va aller », « Je peux vous y conduire », « Papa je me sens pas bien », « Merci, on sait se débrouiller », « Je vous laisse mon numéro », « Papa », et tu vomis.

C’EST BEAU ET C’EST NOTRE HISTOIRE,
Voilà ce que chantent les murs au moment de cette journée.


Extrait 3, plus loin

« Il y a une dernière réunion demain à la maison des citoyens, venez, vous pourrez avoir un aperçu de ce qui se prépare. Je peux vous dire que quand ça va démarrer ça va être du lourd ! »

Papa ne dit rien. Papa ressert le monsieur. Lui verse à nouveau du café dans sa tasse.

« Nous allons commencer à payer des pénalités de retard. C’est gênant d’aborder cela comme ça. Votre présence ici, persistante, nous, retarde les travaux. Vous comprenez. »

Papa ne dit rien. Papa sort son Zippo de la poche de son pantalon. Papa sort le petit flacon d’essence à briquet. Papa essaye de remplir son briquet. L’essence coule le long de ses doigts. Papa reste concentré.

« C’est important d’inventer d’autres choses. De rebondir. Ensemble, nous allons inventer une autre chose. », dit le monsieur.

Papa finit de remplir son briquet. Il sort un autre paquet de sa poche. Papa dépose ses cigarettes sur la table.

« Vous allez nous demander de nettoyer ? Arracher les mauvaises herbes avant de partir ? Ne faites pas cette tête ? J’anticipe l’état des lieux. Comme on dérange. J’anticipe vos demandes. Le prix que ça va nous coûter d’avoir refusé de partir, hein. »

Le monsieur boit son café. Doucement. Il regarde Papa. Droit dans les yeux.

« Votre femme est partie. », il dit. « Elle a quitté votre maison », il dit. « Pourquoi est-elle partie et vous et l’enfant non ? », il dit.

Papa regarde le monsieur.

« On nous traite comme des chiens. On nous relègue à la rubrique des animaux écrasés. On nous demande de nous tenir lorsque nous rappelons que c’est ici que nous avons grandi.
Supposons que je sois un chien. Je trace les traits et les pourtours de sa gueule. Je serais de cette catégorie de chiens qui dévorent les gens lorsqu’on se met à trop les narguer. Si j’étais un chien, c’est de ceux-là que je voudrais être. Un animal féroce. Car, j’ai bien compris. Votre rage. Cette maladie. Il va falloir apprendre à vivre avec. Il va falloir apprendre à riposter. C’est ça que je vais apprendre à mon enfant. Non pas à éviter vos morsures, mais à rendre les siennes mortelles ! Car nous aussi nous allons apprendre le mordant.
Vous souriez.
Vous étudiez les axes, les forces, les capacités d’une belle morsure causée par vos mâchoires depuis bien des années. C’est bien. Ce que j’apprends à mon enfant, c’est que ce n’est pas celui qui a les dents les plus longues qui causera le plus de dégât, la canine se brise, les dents s’émaillent. Vous souriez. Vos dents sont blanches. Vous les avez achetées bon marché en Hongrie. Vous souriez. Dans la révolte, les mâchoires édentées vont devenir les plus fortes. Alors oui vous pouvez sourire. »

L’homme sourit. Tu regardes par la fenêtre. Sur le rebord, la tache a grossi et s’épaissit doucement. Papa porte à ses lèvres une cigarette. Papa active le Zippo. La flamme enflamme le Zippo, la cigarette et la main de Papa qui tient le Zippo. Papa lâche le Zippo. Tu regardes l’homme qui regarde la main de Papa qui est en train de prendre feu.

Papa se lève. L’homme se crispe. La flamme est impressionnante. Papa attrape un manteau le jette sur sa main. L’homme est muet. Soudain une pierre traverse la vitre de la maison. Au loin des sonnettes de vélo retentissent suivies d’une salve de voix d’enfants qui hurlent : « Sale pute », « Sale pute », « Sale petite pute », alors qu’ici l’incendie peine à s’éteindre.


Distinction

Le texte reçoit l’aide à la création d’Artcena en 2020.


Pièce repérée par le comité de lecture du Théâtre de Poche, à Genève, en novembre 2022.


Pièce sélectionnée par le comité de lecture du Théâtre des Quartiers d’Ivry pour l’année 2022-2023.


Texte sélectionné par le bureau des lecteurs de la Comédie-Française en 2023.


Pièce finaliste du Prix Jacques Scherer 2023.

Extraits de presse

« C’est à partir d’un territoire singulier, celui du bassin minier du Nord de la France, avec ses terrils en forme de cônes, que Magali Mougel a écrit sa pièce.

Elle y parle des déclassés de la mine, ces gens invisibles, très souvent confrontés au chômage.

Le Bassin minier est un territoire sinistré depuis la fin de l’extraction du charbon. Et sa réhabilitation, nécessaire, chasse sans état d’âme les habitants de leurs petites maisons avec jardin où ils ont toujours vécu mais dont ils ne sont pas propriétaires, coupant ainsi à jamais le fil de leur histoire familiale et les enfonçant souvent dans la précarité et le désespoir.

Dans Lichen, c’est une tragédie du quotidien que l’on découvre à travers le récit, la voix d’une enfant : la fille d’un homme sans travail, bientôt expulsé de sa maison, sans son colombier et ses pigeons qui étaient son unique échappatoire, pour qui désormais l’avenir n’a plus de sens.

L’écriture de Magali Mougel est rapide. La tragédie annoncée se précipite inéluctablement. »

[Chantal Boiron, Ubu, août 2021]


« Julien Kosellek met en scène « Lichen », une interprétation tout en finesse du texte de Magali Mougel sur un monde qui s’écroule vu à hauteur d’enfant.

Comme le Bartleby de Melville, le père préfère ne pas. Ne pas plier, ne pas déménager, ne pas réparer les fuites ; rester dans la maison promise à la démolition jusqu’à ce que les pelleteuses aient démantelé son quartier et fait fuir les oiseaux de son pigeonnier, qu’il sert à la petite en ragoût, faute de grives. (…)

Mais Magali Mougel évite soigneusement les dérives du misérabilisme et du sordide : sa langue, puissante et poétique, a une portée universelle.

Tous les enfants du monde aujourd’hui privés de toit, de protection et de chaleur, semblent revivre à travers les incompréhensions de cette petite fille victime de la faiblesse et de la lâcheté des adultes. (…)

La mise en scène de Julien Kosellek est ciselée. Elle sert admirablement le texte, empreint à la fois de mélancolie et de colère, de tendresse et de violence, d’éclairs lyriques et de désespoir politique. Le monde nouveau se construit sur les ruines et les cadavres de l’ancien, pétrifié dans le désespoir et le ressentiment.

Dans le bassin minier comme ailleurs, le désastre humain s’étend comme le lichen, ces « drôles de taches rouges » qui sont « la seule chose qui pousse après l’éruption d’un volcan », dit Magali Mougel. »

[Catherine Robert, La Terrasse, 18 janvier 2024]


« Le lichen, c’est avant tout cette tache qui envahit un rebord de fenêtre. Le lichen, c’est aussi l’humidité qui envahit cette maison en ruines, vouée à être rasée par les promoteurs immobiliers. C’est enfin cette folie spéculative qui aura raison des dernier.es habitant.es de cet îlot du Bassin minier, une petite fille et son père.

Dans la pièce de Magali Mougel, c’est cette petite fille qui raconte. Le froid, les gouttes d’eau qui tombent dans son lit, mais aussi la violence de ses camarades de classe et la dépression dans laquelle sombre son père. Elle n’a d’autre alliée qu’elle-même : aussi nous raconte-t-elle son histoire à la deuxième personne.

La langue de Magali Mougel est simple et précise. Elle maintient la tension de ce récit aux accents de tragédie racinienne avec des phrases courtes, qui ne cherchent pas à faire mouche, mais simplement à décrire. Nul besoin de nous plonger dans les abîmes psychologiques de la jeune narratrice : les faits parlent d’eux-mêmes. (…)

Une très belle œuvre, à découvrir. »

[Julia Wahl, Cult.news, 20 janvier 2024]


« Le « Lichen » , est une plante, un champignon plutôt, qui pousse sur des terrains désolés, des rochers nus, ou encore sur des surfaces volcaniques, quand toute autre végétation ne trouve plus sa place.

Magali Mougel ne parle pas de botanique, cependant, mais d’humains. D’hommes, de femmes, d’enfants déracinés. À qui on n’a pas réellement demandé leur avis.

C’est à travers le regard d’une fillette que l’on découvre combien des projets dits urbanistiques peuvent couper de leurs racines des familles modestes.

Ici, la maman est plus ou moins partie. Reste le papa. Et tout autour un champ de ruines. Les voisins ont accepté d’être relogés ailleurs. Lui non. La lutte est forcément inégale. La « réhabilitation » de la cité a un parfum de désespoir.

[Gérald Rossi, L’Humanité, 26 janvier 2024]


« La mère absente est partie, le père - cigarette à la lèvre et maintien respectable d’ouvrier - est dévasté par la maison brisée. Les rêves et la vie intérieure enfantine composent un récit polyphonique de visions récurrentes, donnant la parole aux autres - père, mère, maître d’école, stagiaire-institutrice, agent immobilier.

Oratorio sacré interprété par trois actrices-musiciennes, au plus près des liens entre texte et musique, sensibles au chuchotement comme à la déclamation de Magali Mougel, écriture sinueuse - courbes, boucles rondes, précautions, tresses végétales. (…)

Une écriture vivante et poétique s’approchant de l’infiniment petit, puis embrassant la perspective d’une contemplation, dans l’urgence et les dialogues. Les visions du passé s’effacent face à la catastrophe imminente d’un dé-logement. Rêves et fictions, cauchemars et inventions, l’enfant s’active en égrenant ses réactions face à des réalités d’adultes trop lourdes,

Le récit de son expérience précoce ne ménage pas les souffrances des jours qui passent - pourtant, les épreuves décrites concilient le détachement et l’humour dans l’analyse, comme si la locutrice retombait sur ses pieds au-delà de sa vulnérabilité, éludant la laideur d’un décor et d’un monde qui s’éteint.

Instabilité du sol, effondrement, humidité prégnante et sous-éclairage permanent, le sentiment d’enfermement et d’espace restreint se resserre et oppresse la petite habitante qui se réfugie dans la vue des affiches publicitaires maternelles - bleu turquoise des îles Indonésiennes, Bora-Bora …

Le père s’oppose à la dépossession : si la maison ne peut être transmise, la fille hérite d’une posture de résistance et de combat - tension entre un passé éphémère et un avenir incertain. (…)

Un spectacle envoûtant de Julien Kosellek, hanté par cette prose poétique, précise et attentive aux errements d’une société en perpétuel et factice renouvellement, qui reste sourde au sentiment d’humanité et n’évalue pas la rudesse intransigeante et injuste d’une économie qui tue sans merci.

[Catherine Hotte, WebTheatre, 5 mars 2024]


« Chronique forte et onirique de l’effacement d’un paysage de vie. (…)

Belle, la langue décrit un paysage physique aussi bien que mental. Une nuit noire qui s’envase dans une pluie interminable aux allures de flot apocalyptique qui s’infiltre partout et dissout la maison. Des oiseaux qu’on assassine. Des posters qui véhiculent une mythologie du paradis et qu’on arrache.

Dans ce texte continu, sans didascalie, presque entièrement dépourvu de dialogues, les images fusent. Et avec elles, les métaphores. Les terrils, volcans éteints, font le dos rond. Les hommes, traités pire que des chiens, répondent aux morsures qu’ils subissent par des coups de dents. La petite tache au bord de la fenêtre grossit au fil du récit pour devenir sanglante à mesure qu’on s’enfonce dans le « chaos de mer sans écume » du drame.

Mais au fond de ce maelström dans lequel sombrent les êtres, il reste cependant la résistance du père qui ne trouve plus que l’ultime moyen du sacrifice de sa vie pour faire éclater aux yeux du monde l’iniquité dont il est la victime. Une dernière manière de dire « non ! » dans ce combat inégal dont il est le perdant.

C’est avec une sensibilité à fleur de peau que s’exprime cette vie de rien qu’on réduit en charpie et dont on jette les lambeaux au vent de la « modernité ».

La mise en scène, dans son ascèse, la porte à un beau degré d’incandescence. Pour clamer, encore une fois, que le mot « humanité » devrait encore avoir un sens.

[Sarah Franck, Arts-chipels, 8 mars 2024]


« Paru dans une autre collection, le volume pourrait passer pour un poème en prose. On a d’ailleurs du mal, au début, à comprendre qui parle et à qui, voire de quoi. C’est qu’on est là dans une écriture très contemporaine, au plus près de la conscience des protagonistes, de leurs pensées, de leur langage.

Petit à petit, à travers les conversations qui procèdent par bribes allusives, on entre dans cet univers douloureux, dans un ancien quartier minier quelque part dans le Nord ou le Pas-de-Calais, dans la maison délabrée occupée par un père et sa fille, ainsi que par des pigeons ; qui furent, on le sait la fierté et la passion des mineurs.

Petit à petit, on comprend qu’il s’agit de rénovation, de mise en valeur, donc d’expulsion et donc encore de résistance. (…)

Mais si dense que soit le noir, il peut toujours laisser entrer un rai, un espoir, comme disait Soulage : le noir lumière. Cependant, « Il t’aurait fallu savoir partir plus tôt. »

Intense comme une tragédie grecque, cette œuvre serre le cœur et harcèle l’intelligence du spectateur. Bienheureux inconfort ! »

[Nicole Fack, Théatre Actu, 14 mars 2024]


« Le logement comme thématique politique et sociale prend peu souvent sa place au théâtre, peut-être parce qu’il amène une difficulté formelle, encore plus pour des petites productions : comment donner forme, sur scène, à une architecture vécue, sans recourir à un déballage de moyens côté scénographie ? (…)

Il faut un enchaînement de touches posées selon la logique libre et anarchique de l’enfance pour que lentement, le dessin de cette famille se précise : la détresse du père, les raisons de la fuite de la mère, la destruction en cours d’un vieux quartier ouvrier auquel ce foyer n’échappera pas. »

[Samuel Gleyze-Esteban, L’œil de l’Olivier, 23 mars 2024]

Vie du texte

Lecture dans le cadre du Festival Prise Directe, dirigée par Aurélie Van Den Daele, avec Stéphanie Cliquennois, Floriane Potiez et Céline Dupuis, création musicale de Pierre-Marie Braye Weppe, à la Ferme d’en Haut à Villeneuve-d’Ascq, le 13 octobre 2019.


Lecture à la Mousson d’été 2021, dirigée par Isabelle Lafon, avec Éric Berger et Emeline Touron, musique de Vassia Zagar, en août 2021.


Lecture dans le cadre de Les In-Ouis, dirigée par Jean Bellorini, avec Garance Malard, Théâtre National de Villeurbanne, le 25 septembre 2021.


Création sur France Culture, dans le cadre de Fiction et compagnie, coordination Blandine Masson, dans une réalisation de Tidiane Thiang
avec Hélène Morelli, Laurent Ménoret, Emilie Incerti Formentini, Camille Rutherford, Valentin Capron, François Pérache, Eliot Maurel, Judikäel Goater, Kostia Tourjansky-Goffi, Victor Fradet, Baptiste Perais
le 8 avril 2023.

Podcast


Lecture au Studio Théâtre de la Comédie-Française, le 3 décembre 2023.


Création par la compagnie Estrarre, dans une mise en scène de Julien Kosellek, avec Natalie Beder, Ayana Fuentes-Uno et Viktoria Kozlova, Théâtre Antoine Vitez, Ivry-sur-Seine (94), du 12 au 27 janvier 2024.

Tournée 2024
— Théâtre de Belleville, Paris, du 4 au 31 mars

Un court extrait lu par l’autrice

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