Accueil > Collections > Théâtre > Théâtre contemporain > King du ring

Checchetto, Rémi

King du ring

2010

mardi 13 avril 2010

En un seul souffle issu de celui qui profère, Rémi Checchetto donne vie à un combattant de son propre destin. Il livre le portrait d’un homme dont on peut croire qu’il s’agit de Mohamed Ali, le boxeur adulé et controversé.

Et nous voyons et entendons cet homme dire ce qu’est la douleur, comment il reçoit des coups et en donne, comment il fréquente régulièrement la mort, comment et pourquoi il danse comme un papillon, frappe comme une guêpe. Dire aussi comment il est nécessaire de secouer le monde, de mettre l’air KO, d’être noir, d’être le King.

Mohamed Ali est le prétexte de ce texte, c’est soit disant Mohamed Ali qui dit, soit disant Rémi Checchetto qui transcrit. On peut également penser que Rémi Checchetto est le nègre blanc de Mohamed Ali.

J’ai la totalité de mon visage dans mon poing, j’ai l’ensemble de ma pensée sous mes doigts, j’ai ma belle beauté dans ma paume, les lignes de ma main sont exactement les courbes de mon cerveau, plus de distance entre les deux, ma pensée coule de ma main, pas besoin de la capter, nulle nécessité de la muer en gestes, cela se produit, possession, je suis issu de la haute technologie, je suis une œuvre d’art qui cogne au quatre centième de seconde et soudain la vie immédiate, la vie comble, le grand rire dans le jet des poings qui connaissent l’immédiateté de la vie qui abonde dans un seul battement de joie, soudain l’inédit est là, le jamais fait jamais vu et entendu surgit, grâce de l’instant qui réunit toutes les réussites de la vie réussie, convergences, toutes les convergences dans l’œuf nouveau sorti des poings, 1960, 29 octobre victoire contre Tunney Hunsaker 6è round aux points, 27 décembre victoire contre Herb Siler 4è round K.-O., float like a butterfly, je vole comme un papillon, papillon je suis, ma danse ? course vive et vite en arrière afin de rejoindre l’enfant volé de bicyclette, toujours l’amener sur le ring, et c’est lui qui dès lors danse, c’est qu’il est toujours lié par le chagrin, toujours dans le froid de l’effroi, c’est qu’il a toujours les mains vidées du guidon, les jambes diminuées de vitesse et d’espaces, la vie atrophiée du pas pouvoir entrer dans le bus des blancs becs, danse enfant volé de bicyclette, danse puisque jamais ta cicatrice au cœur ne se refermera, danse toi qui voit le monde s’effacer, toi dont le sang gelé te fait disparaître de tes chairs, danse de douleur première, danse avant arrière, danse droite gauche, danse diagonales, danse enfant volé de bicyclette, vois maintenant la douleur en croix sur le feutre du ring, vois comme son visage blanchit, comme elle se dit qu’elle n’aurait jamais du naître, comme elle voit le monde s’effacer, le monde, tout le monde blanchir de la blancheur de son visage, sting like a bee, je pique comme une guêpe, guêpe je suis, tchic-tic-whoo / tchic-tic-whoo-whoo / gauche en cible / invincible gauche / gauche invisible / droit armé / gauche encore endimanché du coup qui l’autre au tapis / encore étoiles au gauche / toujours scintillements au gauche / rires du gauche / droit ne désarme pas / yeux suivent la chute de l’autre / l’homme diminué / déjà fin pour lui / droit s’amollissant doucement / rentrant ses dents / lentement s’attendrissant / se baissant / gauche allant visage pour sueur des yeux / yeux assistant au comptage / gauche déjà en ascension / déjà attiré vers le haut / illuminant le haut / le haut tout en haut médaille / six compté / droit impatient de monter / gauche arcades / sept compté / yeux déjà allant foule / huit / droit montant / rejoignant gauche haut tout en haut médaille / yeux tout à la foule / yeux full de foule, la guêpe c’est moi, le papillon c’est moi, la danse c’est moi, je danse quand je suis l’homme meurtri, quand la blessure ne me quitte plus, quand seule l’angoisse que crée la blessure circule dans mes poumons, quand la gueule ouverte de la nuit est prête à me gober afin que cesse mon temps d’épuisement, quand ma chair est au-dessus de ma peau, quand ma peau crie, lorsque volé de bicyclette je rampe et lape et ronge de la boue juste en dessous des charognards, des juges, des foudres, des étincelles, des foules grosses, des yeux moqueurs, des doigts hâbleurs qui je à l’index, qui je au cancer, à la croix et à la bannière, qui je jeté, je gelé, je dans la, je en un, je dans plus, je pas, hors de, out je, je danse quand mes bras partent en croix dans ma tête, quand ma tête se penche vers le tapis ma croix, I am the greatest, dans ma main droite la force, dans ma main gauche la force, c’est que le plus fort je suis, l’invincible je suis, demeure et demeurerai, butterfly je suis, bee I am, persiste et signe et persisterai signerai, agilité des agilités, je suis, vitesse des vitesses, tant vite vitesse qu’œil ne peut voir, pellicule ne peut enregistrer, invincible I am, élan des élans je suis, œil toujours exactement ouvert à l’endroit du coup porté, œil sachant jours et mois à l’avance où jab gauche ira, où crochet droit atteindra, où paroles percuteront, c’est moi qui lessive le monde, de moi que part le grand rinçage des cartes, le grand délestage du poids des temps qui permet aux enfants et aux enfants, aux femmes et aux femmes, aux hommes et aux hommes de s’alléger comme en eau d’été, le passé n’est pas encore assez formolé, le futur toujours pas assez formulé, hier est toujours trop présent, le sac des jours anciens est toujours trop pesant, c’est moi qui mettrai au tapis les jougs, moi qui jetterai les fatigues dans les bennes à ordures, qui réglerai le compte à ce qui fore et force les têtes des enfants et des enfants, des femmes et des femmes, des hommes et des hommes quand noire est leur peau, 61, victoire contre Tony Esperti, Jim Robinson ; Donnie Fleeman, Lamar Clark, Duke Sabedong, Alonzo Johnson, Alex Miteff, Willie Besmanoff, the greatest, bee, butterfly, et lorsque ma sueur n’en finit de s’épancher j’ai grand honneur d’être cet homme-là qui sue, oh no ! ce n’est pas la sueur de l’oncle Tom, pas celle qui a précisément le goût de ses larmes, pas celle qui tombant à terre donne lieu à un paysage stérile, bonjour messieurs tellement fatalement un, tellement fatalement moi-même, je me connais sur le bout des doigts, je vous connais sur le bout des doigts, ma connaissance de moi-même vous rend tellement fatalement compréhensibles, tellement fatalement prévisibles, je me sais, je vous sais donc, de m’être pris dans les mailles de mes filets vous met dans les mêmes mailles, the greatest I am, je suis là pour mille ans, je suis là pour dix mille cent mille ans, j’ai dix mille cent mille mille ans devant moi, je le sens, je le sais, je suis immense, universel, illimité, absolu, on me voit du haut de l’Empire State Building, on me voit du haut de Notre Dame, du haut du Kilimandjaro, du haut de l’Everest quand l’Everest se dresse sur la pointe de ses pieds, on me voit en avion, les satellites me voient, les satellites me filment, tous les films des satellites sont peints image par image en étrusque, sont peints en japonais, sont peints en mongole, chinois, cyrillique et tutti quanti, sont peints en chapelle Sixtine, Michel Ange a repris du service, voyez comme il s’applique, voyez comme il tire la langue tout en concentration, génie, grâce, on me voit du fin fond de l’histoire, du fin fond des grottes et des huttes, on me voit du haut des menhirs, du haut du cheval de Troie et du cheval des indiens, du haut des bouteilles de Coca, les Beatles me voient, Mandela me voit, le papillon me voit, la ménagère de plus de cinquante ans me voit, Hollywood me voit, les blancs assis en bus en rang d’oignon me voient, le voleur de bicyclette me voit, je suis immense, universel, illimité, absolu, incommensurable, Odyssée dans tous les espaces temps, la fusée Apollo, la comète de Haley, les sondes martiennes c’est moi, les oiseaux migrateurs c’est moi, bras levés je tiens le ciel, yeux en sueur je crée l’eau que hument les oiseaux, jambes, nez, reins dansant dans le présent je fais les mues nécessaires, ma paie est pour l’air, mon chant est pour la peste qui s’en va, le diamant du temps est dans ma bouche, la pullulation de l’espace est dans mes jambes et mains, chaque coup copule et accouche de mon œil qui tresse les liens qui vous tiennent dans ma vision en multi vision, et je vous montre clairement que la terre est dans le ciel, que le ciel est dans le papillon, que le papillon est en moi, terre, ciel, papillon et moi formons le carré autant parfait qu’inéluctable du ring qui est mon trône, king du ring, Ali’s got a left / Ali’s got a right / Ali a un droit / Ali a un gauche / Ali a des droits / Ali n’est pas gauche / Ali tape / USA s’ouvre / Ali frappe / éclatent les USA / Ali’s got a left / Ali’s got a right / Ali sait quoi il fait / Ali sait quoi il tape / Ali sait jusqu’où il frappe / tchic-tic-whoo / tchic-tic-whoo-whoo, long est son poing, le poing d’Ali dépasse le ring, le poing d’Ali dit que tout ce que l’Amérique fait de bien on l’a peint en blanc, Jésus est blanc, blancs le Père Noël, Tarzan, Miss Amérique, Miss Univers, Miss Monde, la voie lactée qui mène au ciel, le sang de l’Agneau blanc purifie, on vend des cigares Hibou Blanc, du savon Cygne Blanc, papier Nuage Blanc, shampoing Pluie Blanche, démêlant Blanc de Blanc, nettoyant Tornade Blanche, tout ce qui est bien est blanc, on rêve d’un Noël blanc, le gâteau des Anges est blanc, le gâteau du Diable, noir, Blanche-Neige est blanche, tout ce qui est grand est blanc, voilà le mensonge des racistes enfin dénoncé par Ali Muhammad dont le poing dépasse amplement le ring qui est l’endroit même où le monde est défait, pauvre monde à l’envers, pauvre monde en bric-à-brac, en apocalypse, crépit tombé, lambeaux avariés, tuyaux percés, en fond de morve, et le monde tremble, le monde a perdu le jaune bouton d’or et le bleu ciel, gris est le monde où tous les hommes ne sont pas gris, voyez, oyez, de mon coin de ring je m’appuie doucement sur le monde, mon bras ne pèse nul poids, ne fait nulle ombre, soigneusement d’une main j’ordonne et dis le haut et le bas, l’est, l’ouest, le mord, le rude, le sens des rotations jusque dans les œufs, jusque dans la molaire de tout bipède et quadrupède et rampant et nageant et volant, je dis le souffle de l’horizon jusque dans les os creux où sifflent musiques désaccordées, et je lisse les soies et glissent les étoiles
(...)


Extraits de presse

« La langue de Rémi Checchetto, puissante, ramassée comme un poing fermé, sèche, rythmée et imagée, parvient à faire entrer le lecteur dans l’intimité psychologique de cette personnalité hors du commun. »

[Bernard Bretonnière, La revue du livre en Pays de la Loire, n°53, automne 2010]


A propos du travail en commun de Rémi Checchetto et Denis Tricot

« Ce qu’ils désirent inventer là, à deux, c’est l’"édition orale" d’un texte. (...)
On n’assiste pas à une performance, on en fait partie. Checchetto n’est pas comédien, il vit son texte sans effets de lecture, en s’appuyant sans cesse sur la danse gestuelle des arcs de Tricot.
La concentration du sculpteur, palpable, et les arcs en bois de peuplier, étrangement vivants car parfois incontrôlables, créent une tension enveloppante. »

[Céline Delavaux, Cassandre, n°82, été 2010]


« Le style, percutant, traduit avec justesse le message de fierté et le désir de révolte que porte ce texte. »

[L’Avant-scène Théâtre, n°1291, 1er novembre 2010]


« La lecture d’une traite s’impose pour entendre King du ring de Rémi Checchetto, ses modulations internes, son rythme haletant, son souffle. Sans perdre haleine, à voix haute, presque fébrilement.

On entre dans la pièce de théâtre comme on reçoit un uppercut en pleine face : un coup sec, rapide, imprévisible et qui ébranle.

Car le texte surgit des tripes de Mohamed Ali, dégouline de sa bouche, transpire de son corps en sueur, rebondit dans ses jambes à chaque saut, de droite à gauche et de gauche à droite. On balance d’un pied sur l’autre, on est le jeune noir « volé de bicyclette », on a « grand honneur d’être cet homme-là qui sue », on a le même égo démesuré qui fait croire à l’invincibilité et à l’éternité. On est dans la tête du boxeur qui tend le poing pour se battre, combattre et rentrer dans le lard de tous les racistes américains : les années 60 aux États-Unis ne sont pas tendres pour ces papillons noirs aux ailes lourdes… (…) »

[Marie Godfrin-Guidicelli, Zibeline, 15 février 2015]


« Au départ de cette aventure, il y a un texte de Rémi Checchetto publié aux Éditions Espaces 34. C’est le monologue imaginaire de Mohammed Ali en plein combat.

Il s’agit de boxe bien sûr, mais on y parle aussi de violence, de racisme, de rapport à la mort et de cette société américaine ivre d’argent et de consommation. (…) »

[Eric Demey, La Terrasse, 26 juin 2015]


« King du ring, c’est une proposition époustouflante et rare, qui flirte avec cette inaccessible étoile que chantait l’autre roi des Belges. La prise de risque est certaine mais ne peut en rien expliquer que la salle d’Artéphile ne soit pas pleine, bondée. Côté texte, nous ne sommes pas dans une forme fleuve mais plutôt océanique !

Ecrit par Rémi Checchetto dans « une langue » malaxée et remalaxée, la fluidité est totale au service unique du propos et, quel propos ! King du ring, c’est toute l’histoire du boxeur noir américain, Muhammad Ali, contée et racontée par lui-même et à lui-même. Focus rigoureux sur les Etats-Unis des années 60/70 et coup de loupe sur les Américains de ces années fastes, tout y passe et trépasse, le constat est noir, bien plus noir encore que la peau même du boxeur.

Pour l’interprétation, c’est Adeline Walter qui prend les gants au sens le plus strict et certainement pas au sens de l’expression populaire : non, Adeline Walter ne prend pas du tout de gants pour vous envoyer la prose de Checchetto, vous la prendrez « en pleine face », comme une droite sauf qu’elle mettra 1h30 à se déployer avant de vous percuter… ça fait encore plus mal !

En tenue de boxeur, seule, Adeline Walter, boxe le plateau avec énergie pure et dure. Parfaitement mis en scène par Alexia Vidal et avec Marie Jumelin, une référence, à la création vidéo King du ring, se trouve être aussi une création bref, le Off ne saurait plus offrir la plus belle vitrine à un théâtre contemporain, de création et radical. »

[Henry Waterman, Le bruit du off, 20 juillet 2015]


« Le texte de Rémi Checchetto remue, secoue et bouleverse comme rarement.

S’inspirant d’épisodes marquants de la vie d’Ali (son refus d’aller au Vietnam, le vol de sa bicyclette qui le conduira vers la boxe…), l’auteur a construit une cathédrale du verbe dont la densité est telle qu’elle demande plusieurs visions du spectacle. La logorrhée de Mohamed s’empare autant du corps du spectateur que de celui de la boxeuse qui débite pendant plus d’une heure sans jamais perdre le rythme, à la fois concentrée, tendue, aérienne et dansante, comme un papillon.

La mise en scène d’Alexia Vidal, conceptrice du « théâtre mouvementé », que l’on pourrait résumer par la fusion absolue du mouvement et du texte, irrigue la comédienne d’une force qui n’oublie pas la grâce.

Le choix d’une interprète blanche à la place d’un comédien noir pour porter la parole de tous les combattants est simplement magnifique. Un ring sobrement sculpté par des rais de lumière et quelques vidéos de Marie Jumelin, qui renforcent le propos sans jamais l’alourdir, achèvent de donner l’ultime uppercut de cette ode à la lutte pour la vie. »

[David Simon, Theatrorama, 10 juillet 2015]


« (…) C’est une actrice, pas un acteur qui arrive sur scène, une belle jeune femme blanche en tenue de boxe (même pas le nez cassé), autour de laquelle le Ring se dessine au fil de l’exploration du texte.

Le 1er coup part, et c’est par le portrait intime et psychologique d’un homme (Mohamed Ali), qu’Alexia Vidal nous invite à entrer dans le jeu. Un texte long comme une bonne vingtaine de rounds alors qu’un match en moyenne ne durerait qu’une douzaine de rounds, voyez ? Mais un match de la vie en quelque sorte. Un match qui secoue le monde avec des mots pour se révolter et le mettre KO.

Un match avec des coups mortels, douloureux, portés ou reçus, amorcés, esquissés par Adeline Walter dans un souffle gracieux et quasi unique durant l’intégralité du spectacle. Un texte qu’elle joue de manière très impressionnante, performante, incarné dans sa chair, par la viande qui frappe, qui porte des coups oui à la vie, à la toute-puissance, à la dignité, à la force, à la souffrance, sans jamais y mettre de point final.

En contrepoint de cette densité physique, un discret mais prenant travail de vidéo enferme ou libère ce corps, contredit la nudité du plateau : cadre du ring, évaporations de fumée, suave envol d’oiseaux sur un paysage d’Afrique, cette délicate scénographie prolonge la lecture induite par la comédienne : ça parle de coups, oui, de boxe et de corps, de rythme et de danse, mais ça parle aussi d’émancipation, de combat pour la reconnaissance des Noirs dans une Amérique raciste et violente, de révolte.

Et quand résonnent, à la toute fin, les notes de « Strange Fruit » et que sont projetées sur le corps de la comédienne les images d’Ali en pleine démonstration de grâce, on se dit que ce texte et sa mise en scène réussissent l’impossible : faire de la politique en parlant de chair. (…)

King du Ring est la démonstration spectaculaire qu’un texte long et exigeant, saisissant par ses multiples lectures, peut être mis en scène et interprété brillamment. »

[Danielle Krupa, Vivantmag, 23 juillet 2015]

Vie du texte

La pièce fait l’objet de lectures-performances par Rémi Checchetto, souvent accompagné de Denis Tricot qui installe et manipule des arcs.

Lecture par Rémi Checchetto au Théâtre du petit matin, Marseille, le 7 mai 2010.

Lecture par Rémi Checchetto avec le sculpteur Denis Tricot et ses arcs, à l’initiative de l’association Emmetrop en ses lieux, Bourges, le 20 mai 2010.

Lecture par Rémi Checchetto au Salon du théâtre, Paris, le 22 mai 2010.

lecture-performance par Rémi Checchetto et le plasticien Denis Tricot, Le vent se lève, Paris, 12 février 2011.

Lecture en partenariat avec hTh-CDN de Montpellier, avec Mathias Beyler et Stefan Delon, le 16 mars 2015.


Création par Le Compagnie Corps de passage dans une mise en scène d’Alexia Vidal avec Adeline Walter, Théâtre des Carmes, Avignon, les 3 et 6 février 2015.

Puis Festival d’Avignon off, théâtre Artéphile, du 4 au 26 juillet 2015.

Tournée 2016
— Théâtre des Carmes, Avignon, le 25 mars
— Festival d’Avignon off, théâtre Artéphile, juillet

Portfolio